Résumé de la pièce
Le docteur Paginet désire donner sa nièce Simone en mariage à Plumarel, le neveu d'un ministre car le jeune homme a promis d'intervenir pour le faire décorer. Mais c'est Dardillon qu'aime en réalité la jeune fille. Les journaux annoncent que Paginet vient de recevoir la Légion d'Honneur. Il exulte. Cependant madame Paginet reçoit une lettre du ministre : les journaux ont commis une erreur. En fait le médecin, qui a eu l'imprudence d'assister à un banquet réactionnaire, n'a pu être décoré. Par compensation, madame Paginet est nommée chevalier de la Légion d'Honneur en raison de ses activités philanthropiques.
Paginet, auquel sa famille n'a pas eu le courage de révéler la triste nouvelle, accorde donc sa nièce à Plumarel. Lorsque madame Paginet reçoit son brevet, le docteur, qui ne soupçonne rien, s'imagine que son épouse est également décorée…
Contexte de création:
En 1893, après le triple succès de l'année précédente, celui de Monsieur chasse !, de Champignol malgré lui et du Système Ribadier, Feydeau rêve de recevoir la Légion d'honneur. Il est un peu jeune pour l'obtenir : il n'a pas trente ans. Il parle de ce désir à son beau-père, Henri Fouquier. Celui-ci s'entremet auprès de Dumas fils qu'il connaît bien ; ce dernier intervient auprès du ministre. Il apparaît que la jeunesse de l'auteur est en effet un obstacle.
Tout en effectuant les démarches nécessaires pour obtenir la croix, Feydeau ne perdait pas pour cela tout sens de l'humour : se moquant quelque peu de lui-même, il discerna, avec son ami Maurice Desvallières, tout le parti comique qu'il pouvait tirer de cette frénésie de décoration qui s'était depuis longtemps emparée de tant de ses compatriotes.
L'auteur: Georges FEYDEAU
Il est le fils présumé de l'écrivain Ernest Feydeau et de Léocadie Bogaslawa Zélewska2, une Polonaise. De ses propres déclarations, sa mère lui aurait révélé qu'il était le fils de Napoléon III. D'autres sources indiquent qu'il serait le fils du demi-frère de l'Empereur, le duc de Morny, lui-même fils naturel du comte de Flahaut (qui était lui-même fils illégitime présumé de Talleyrand. Voir aussi Famille de Talleyrand-Périgord).
Enfant désobéissant malgré une jeunesse dorée, il martyrise sa sœur Diane-Valentine3. Très jeune, Georges Feydeau perd son insouciance lorsque son père devient hémiplégique (en 1869) et il néglige ses études pour se consacrer au théâtre, encouragé par son père. Il tente une carrière d'acteur en vain, jouant notamment dans la compagnie le Cercle des Castagnettes qu'il a fondée. Il se tourne alors vers l'écriture. Sa première pièce, Par la fenêtre, est jouée pour la première fois en 1882, alors qu'il n'a que 19 ans. Sa première grande pièce, Tailleur pour dames, qui est fort bien accueillie en 1886 au théâtre de la Renaissance, lui vaut les encouragements de Labiche. Pour gagner sa vie, il tient la rubrique « Courrier des théâtres » dans le journal de son beau-père Henry Fouquier.
Il se marie le 14 octobre 1889 avec Marie-Anne Carolus-Duran, fille du peintre Charles Émile Auguste Durand dit Carolus-Duran dont il devient l'élève ; la peinture expressionniste sera son grand plaisir. Ce mariage d'amour se soldera par un échec, non sans lui donner une fille et trois fils :
Germaine (1890-1941), qui épouse notamment Louis Verneuil ;
Jacques (1892-1970), ancien combattant, il est blessé en septembre 1914. Croix de guerre 1914-1918 avec palmes4 ;
Michel (1900-), père du comédien Alain Feydeau ;
Jean-Pierre (1903-1970, mort des suites d'un accident de voiture), scénariste et dialoguiste de films.
Il puise son inspiration de sa vie de noctambule triste, notamment chez Maxim's, au cours de laquelle il perd beaucoup d'argent au jeu, prend de la cocaïne pour stimuler ses facultés créatrices et trompe son épouse avec des hommes et des femmes. Il écrit la majorité de ses pièces avec son collaborateur Maurice Desvallières5.
Après le succès de Tailleur pour dames en 1886, Feydeau connait une période difficile. Ses œuvres suivantes, (La Lycéenne, Chat en poche, L'Affaire Édouard, …), ne reçoivent au mieux qu'un accueil tiède. La consécration vient en 1892 avec le succès retentissant des pièces Monsieur chasse !, Champignol malgré lui et, dans une moindre mesure, Le Système Ribadier, œuvres qui lui valent le titre de « roi du vaudeville ». Dès lors, Feydeau enchaine les réussites : L'Hôtel du libre échange et Le Fil à la patte en 1894, Le Dindon en 1896, La Dame de chez Maxim's en 1899, La Main passe en 1902, Occupe-toi d'Amélie en 1908.
En septembre 1909, après une violente dispute avec Marie-Anne qui a pris un amant, il quitte le domicile conjugal de la rue de Longchamp (cette séparation aboutira au divorce en 1916) et s'installe dans un palace du quartier de La Gare Saint-Lazare, l'Hôtel Terminus6 où il vit désormais à l'année. Suite à cette séparation, Feydeau renouvelle le genre du vaudeville par une étude plus approfondie des caractères dans ses comédies de mœurs en un acte, montrant notamment la médiocrité des existences bourgeoises, qu'il tourne en ridicule : On purge Bébé (1910), Mais n'te promène donc pas toute nue ! (1911)5.
Très aimé de ses contemporains et des autres auteurs, il est témoin (avec Sarah Bernhardt) au mariage de Sacha Guitry et d'Yvonne Printemps le 10 avril 1919. Sacha Guitry allait ensuite le visiter lorsqu'il était dans la clinique du docteur Fouquart à Rueil, où il mourut en juin 1921.
Il achève son existence à l'âge de 58 ans, après avoir été interné deux ans dans cette maison de santé à Rueil-Malmaison pour des troubles psychiques dus à la syphilis.
Georges Feydeau repose au cimetière Montmartre, inhumé avec son père dans la 30e division.
Dates et lieux des représentations
- Montfort l'Amaury
CML de Montfort l'Amaury
Samedi 30 novembre 2013
Horaires: 15h00 et 20h30
Samedi 25 janvier 2014
Horaire: 15h00 et 20h30
Tarifs: Adultes 12€ / Enfants 8€
Réservations possible ici....